
Lutte, blessures et un nouveau nom
Le nom de la paracha est Vayishlach.
Yakov revient en Terre Sainte après un séjour de vingt ans à Haran et envoie des anges messagers à Ésaü dans l'espoir d'une réconciliation. Mais ses messagers rapportent que son frère est parti en guerre avec quatre cents hommes armés. Il se prépare au combat, prie et envoie à Ésaü un cadeau important pour l'apaiser.
Cette nuit-là, Yakov fait traverser le Nil à sa famille et à ses biens. Il rencontre alors l'ange d'Ésaü et lutte avec lui jusqu'à l'aube. Yakov se déboîte la hanche, mais il remporte le combat. Il reçoit alors le nom de Israël.
Yakov et Ésaü se rencontrent, s'embrassent, puis se séparent. Yakov poursuit son chemin. Rachel meurt en donnant naissance à son deuxième fils, Benjamin, et est enterrée dans une tombe au bord de la route, près de Beth Lechem.

La naissance de Chassidus
Le 19 Kislev est célébré comme le « Rosh Hashanah du hassidisme ». C'est à cette date, en 1798, que le fondateur du hassidisme Chabad, le rabbin Schneur Zalman de Liadi, fut libéré de la prison en Russie. Plus qu'une libération personnelle, cet événement marqua un tournant dans l'histoire juive, annonçant une nouvelle ère dans la révélation de la profondeur de la Torah.
Le rabbin Schneur Zalman alla bien plus loin que ses prédécesseurs, diffusant ces enseignements auprès d'une population juive plus large en Europe de l'Est. Plus important encore, il fonda l'approche Chabad, qui rendit ces concepts abstraits rationnellement compréhensibles et concrètement applicables au quotidien.
À l'automne 1798, le rabbin Schneur Zalman fut arrêté, accusé d'atteinte à l'autorité du tsar par ses enseignements et ses activités, et emprisonné dans une forteresse insulaire de Saint-Pétersbourg. Lors de ses interrogatoires, il fut contraint de présenter aux ministres du tsar les principes fondamentaux du hassidisme. Après 53 jours, il fut innocenté de toutes les charges et libéré.
Le rabbin Schneur Zalman interpréta ces événements comme le reflet de ce qui se tramait au Ciel. Il considérait son arrestation comme l'écho terrestre d'une condamnation céleste pour avoir révélé les secrets les plus intimes de la Torah. Et il voyait dans sa libération le signe de sa réhabilitation devant le tribunal céleste. Après sa libération le 19 Kislev, il redoubla d'efforts, diffusant ses enseignements à une échelle bien plus vaste, avec des explications plus détaillées et plus concrètes qu'auparavant.
Ce jour marque la naissance du hassidisme, lorsque les secrets longtemps enfouis du judaïsme émergèrent du sein du mysticisme pour illuminer et transformer la totalité de la vie juive.
Chabad.org

Le message de Yaakov à Ésau
Apprenant que son frère pervers, Ésaü, se dirigeait vers lui, quel message Jacob lui envoya-t-il ? « J'ai vécu chez Laban ! »
Que devait faire Ésaü de cette information ?
La réponse se trouve dans le commentaire de Rashi, qui nous invite à lire entre les lignes. Jacob dit : « Im Lavan garti – J'ai vécu chez Laban. » Le mot hébreu « garti » a la valeur numérique de 613, représentant les 613 commandements de la Torah. Tel était le message de Jacob à Ésaü : « J'ai vécu dans la maison de Laban. J'ai vécu dans la ville d'Aram Naharayim, où tous sont moralement corrompus et pervers. Et même là, j'ai respecté toutes les lois de la Torah. Je n'ai pas adopté les voies perverses de Laban. Je n'ai pas renié un seul iota ma vie juive. »
Mais pourquoi Ésaü aurait-il été impressionné par la fidélité de Jacob à la Torah ? L'explication réside dans le fait qu'Ésaü voulait faire plus que simplement éliminer Jacob ; il voulait anéantir le peuple juif. Il entendait s'assurer qu'il n'y aurait plus d'enfants d'Israël. Une conversation plus profonde se déroulait. Ésaü, l'ancêtre de l'Empire romain, disait à Jacob : « Je vais te tuer. Et sans toi, tes enfants deviendront de bons Romains. »
Et Jacob répondit : « Tu ne me tueras pas, et tu n'influenceras pas mes enfants. Tu es peut-être un guerrier supérieur, mais je suis plus fort ! J'ai vécu avec Laban. J'ai vécu dans un véritable foyer d'immoralité, et pourtant, regarde les enfants que j'y ai élevés : de bons enfants juifs ! Chacun de mes fils porte une kippa. Ma fille allume les bougies de Shabbat. »
Yehoshua b. Gordon

La liberté d'en faire plus
Contrairement à la majeure partie de l’histoire juive, les Juifs peuvent aujourd’hui pratiquer librement le judaïsme partout dans le monde. Cette liberté est un don et une opportunité, qui nous impose la responsabilité de l’utiliser pour diffuser la Torah et les mitsvot autant que possible. C’est une préparation à la Guéulah, lorsque le Messie amènera le monde entier à connaître Hashem.

Une bénédiction sur la Neva
Après son arrestation, le rabbin Shneur Zalman fut immédiatement conduit dans les cellules secrètes de la redoutable forteresse Pierre-Paul à Saint-Pétersbourg, où il passa plus de sept semaines jusqu'à sa libération miraculeuse le 19 Kislev (Yud-Têt) 1798. Durant les trois premières semaines, il fut détenu dans les conditions terribles réservées aux personnes accusées de rébellion contre le tsar.
Cet interrogatoire n'eut pas lieu à Saint-Pétersbourg, mais au siège du Soviet de Tainy, le Conseil secret, sur l'autre rive de la Neva. Le Rebbe devait donc traverser le fleuve en bac à chaque fois.
Un jour, le Rebbe demanda au fonctionnaire non-juif qui l'accompagnait d'arrêter le bac afin qu'il puisse réciter le Kiddouch Levana, la bénédiction de la nouvelle lune. Le fonctionnaire refusa, et le Rebbe répondit : « Si je le veux, je peux arrêter le bateau moi-même. » Et en effet, après que l'homme eut de nouveau refusé d'obtempérer, le bateau s'arrêta au milieu du fleuve. Le Rebbe récita alors les versets du Psaume 148, récités avant la bénédiction de la lune, mais ne prononça pas la bénédiction elle-même. Le passeur comprit que des forces mystérieuses étaient à l'œuvre. Il supplia le Rebbe de libérer le bateau. Le bac reprit ensuite sa route.
Lorsque le Rebbe demanda une nouvelle fois au fonctionnaire d'arrêter le bateau, celui-ci demanda : « Que me donnerez-vous en échange de cette faveur ?»
En réponse, Rabbi Shneur Zalman lui donna une bénédiction. L'homme la réclama alors par écrit, et le Rebbe la consigna sur un billet de sa propre main.
Plus tard, lorsque ce fonctionnaire parvint à une position d'autorité et connut une vieillesse honorable et prospère, il conserva précieusement ce billet sous verre, dans un lourd cadre en or. En effet, ce document fut vu et lu par un disciple renommé du Rebbe, le rabbin Dov Zev, qui, avant d'être nommé rabbin de la communauté hassidique d'Iekaterinoslav, vivait à Stradov. Il y avait pour principale responsabilité l'enseignement de la philosophie hassidique et l'accompagnement des hassidim dans leur observance et leur perfectionnement spirituel. Il avait entendu dire par un hassid âgé qu'un gentilhomme non juif vivait non loin de Stradov. Ce dernier était le fils du fonctionnaire qui avait reçu cette bénédiction écrite du Rebbe Shneur Zalman, de l'autre côté de la Neva. Le fils vénérait lui aussi le document encadré, disait-il. À ces mots, le rabbin Dov Zev se mit en quête de ce noble et put ainsi voir le document.
Un an plus tard, le 19 Kislev, à l'occasion de l'anniversaire de la libération du rabbin Shneur Zalman, le rabbin Yosef Yitzchak relata cet épisode et ajouta que, enfant, une question lui était restée en suspens. Puisque le Rebbe avait déjà arrêté le bateau, pourquoi n'avait-il pas récité la bénédiction lui-même, évitant ainsi de dépendre de la bienveillance du non-Juif ? Plus tard, poursuivit-il, ayant mieux compris la philosophie hassidique, il saisit qu'il s'agissait d'une question de principe. Le Rebbe avait été contraint d'agir ainsi, car une mitsva ne peut être accomplie que par les lois de la nature, et non par des miracles surnaturels.